« Il était plusieurs fois » est un vide-dressing en ligne de vêtements et accessoires casual chic de seconde main pour enfants de 0 à 8 ans.
- Bonjour Marie, peux-tu te présenter ?
J’ai 32 ans, je suis la maman de deux garçons, Malo qui a cinq ans et Gustave qui a deux ans. Issue du secteur de la communication, j’ai créé la société « Il était plusieurs fois » il y a deux ans et mon associée Aude m’a rejoint il y a 18 mois.
Ⓒ Pauline d’Arexy
- Peux-tu nous parler de votre entreprise ?
Le principe est le suivant : nous rachetons directement les vêtements aux parents avant de les revendre sur notre site. Nous avons également un showroom à Nantes, qui contient plus de 3000 pièces et que l’on a souhaité cosy et cocooning.
J’ai eu l’idée de créer ce concept lorsque j’ai été maman pour la 1ère fois et que je me suis rendue compte qu’il fallait sans cesse renouveler le stock de vêtements de mon petit garçon. Il y avait clairement des mamans comme moi qui souhaitaient avoir de beaux vêtements pour leurs enfants à des prix abordables, mais aussi des mamans qui ne savaient plus quoi faire de leurs caisses d’habits qui n’étaient plus utilisés. Cela allait dans les deux sens. Aussi, j’ai toujours été consommatrice de seconde main et je ne me retrouvais pas sur les sites existants.
J’ai lu beaucoup de livres pour me former, notamment « Business Model Nouvelle Génération » (Alexander Osterwalder, Yves Pigneur) et « Une question d’équilibre » (Mathilde Lacombe). Et j’avais un peu de trésorerie de côté pour me lancer.
Ce qui était important pour moi, c’était de pouvoir proposer une sélection minutieuse, tant sur la qualité (état impeccable) que sur le style des vêtements (casual chic). Ce qui compte également beaucoup, c’est l’attention que l’on va porter lors de l’expédition de nos commandes : nous allons faire attention au packaging, glisser quelques petites attentions (ballons, carte écrite à la main…).
En termes de volumes, nous essayons de mettre plus de 250 articles en ligne par semaine et nous traitons une bonne quinzaine de commandes par jour.
Pour nous faire connaître, nous essayons d’être partout : réseaux sociaux, newsletters, flyers, ventes à domicile, événements…Le mois dernier, nous avons eu la chance d’être mises en avant dans le magazine Gala.
Nos défis actuels : maîtriser parfaitement notre chaîne logistique, pour ensuite proposer notre offre dans d’autres pays (la Belgique par ex).
- A quels obstacles as-tu été confronté ?
Je pense surtout au fait d’être seule au départ. Je me suis rendue compte que j’avais besoin de partager, d’échanger, d’être soutenue dans les moments d’ascenseurs émotionnels. Il me manquait aussi certaines compétences et du temps, tout simplement ! Avoir une associée, avec qui je m’entends bien, m’a beaucoup soulagée.
- Comment surpasses-tu tes moments de doute ?
Au départ, j’écrivais beaucoup, tout ce qui me passait par la tête, notamment quand je n’arrivais pas à m’endormir. Je me suis rendue compte que dans cette phase juste avant le sommeil, j’arrivais à trouver des solutions. Sinon, j’essaye de passer de bons moments en famille, en décompressant à fond et en vidant mes tensions. Mais la chose la plus importante, c’est que j’ai toujours cru en mon projet, alors que je n’ai pas forcément confiance en moi, et que j’ai toujours été persuadée que je trouverai des solutions à tous les problèmes rencontrés.
- Qu’est-ce que cela exige ?
Comme je suis maman et que je travaille beaucoup, cela me demande beaucoup d’organisation. J’ai organisé mon planning pour faire en sorte d’être avec mes enfants de 18h30 à 20h, quitte à re-travailler ensuite, et j’ai fait en sorte que mon quotidien ne soit pas un problème. Au bureau, je travaille avec des to do-list bien chargées et j’essaye d’être la plus réactive possible.
- Quels sont les moments clés dans ta vie qui peuvent expliquer ton choix ?
Clairement, c’est la naissance de mon fils aîné, qui m’a fait prendre conscience que je n’étais pas faite pour la vie professionnelle « classique » ; je recherchais à être libre dans ce que je pouvais entreprendre, à m’exprimer. J’ai toujours eu ce profil d’entrepreneuse, même enfant où j’écrivais un journal, un livre, je fabriquais aussi pas mal de choses que je vendais par la suite.
Ⓒ Nastassia Brame
- Quelles sont les valeurs qui guident tes décisions ?
Le respect des clients, l’écoute, l’empathie : ils ont le droit de ne pas être contents, d’avoir des exigences. Il faut les entendre, car cela nous aide forcément à améliorer notre entreprise et nous faire comprendre les vraies difficultés qu’elle peut rencontrer.
- Enfant, comment voyais-tu ta vie d’adulte ?
Comme elle est ! Maman et avec une vie professionnelle que j’aimerai, c’est-à-dire être à mon compte, dans un secteur qui m’épanouit. J’espère que cela durera le plus longtemps possible !
- Quelles sont les rencontres qui t’ont fait le plus avancer dans ta vie professionnelle ?
Mon premier boss, qui a été très dur avec moi mais qui m’a bien forgée, notamment au niveau du comportement vis-à-vis de l’autre. Après, j’ai également été marquée par beaucoup de discussions avec d’autres entrepreneurs, dans des salons par ex ou via des contacts personnels ; cela me donnait des étoiles dans les yeux. J’ai créé par la suite un réseau d’une trentaine d’entrepreneuses à Nantes qui se réunit une fois/mois pour échanger sur les problématiques que l’on rencontre.
- Quelles sont les leçons que tu as retenues ces dernières années ?
Spontanément, je dirai que quand on veut monter une boîte, il faut tout de suite voir grand et mettre les moyens, cela ne sert à rien de voir petit : en gros, ne pas hésiter à être ambitieux. Ensuite, je pense qu’il vaut mieux lâcher un peu de son capital à d’autres pour monter en puissance. Et dernière chose, qui n’est pas toujours facile à réaliser quand on est confrontée aux avis des autres : il faut faire l’effort de s’écouter, de croire en soi et d’oser !
Pour aller plus loin :
Site « Il était plusieurs fois »
2 commentaires
Hortense O · 19 février 2018 à 2 h 02 min
Merci pour ce super article qui m’a permis de découvrir Il était plusieurs fois. Première commande reçue vendredi, très fidèle à ce qui était annoncé. Je recommande et quant à moi je n’hésiterai pas à y retourner faire un tour pour les futurs achats.
BUET · 19 février 2018 à 4 h 01 min
Bravo !